Caroline P.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

La belle amour humaine

A Anse-à-Fôleur souffle un air particulier ; ce petit village constitue une sorte de petit état paradisiaque régi par une utopie du bonheur et de la tranquillité, loin de l'agitation politique et de la fureur de la capitale. Or dans ce village inconnu de tous, ont vécu et sont morts dans un incendie deux personnages sombres et puissants, venus se retirer des affaires du monde. Le narrateur évoque le mystère du lieu et des personnages qui l'habitent pour les beaux yeux de son interlocutrice, qui revient sur l'île à la recherche de l'histoire de son père, fils d'un des deux magnats. Avec « La belle amour humaine » Trouillot a écrit un merveilleux conte moral.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Le gouverneur d'Antipodia

Deux hommes, Jodic et Paulmier de Franville sont missionnés sur l'île d'Antipodia, terre australe imaginaire. Les jours passent et tout deux se font face, évoquent tour à tour les raisons qui les ont conduits dans la solitude et le froid de ce territoire du bout du monde. Chacun se débrouille donc avec ses souvenirs et la nature pour se consacrer aux tâches d'administrateurs qui leur incombent. Avec humour et poésie entre roman sur les affres de deux hommes et livre de bord îlien, Coatalem réussit une histoire à la croisée des genres.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Une femme avec personne dedans

Voici venu le temps de l'Apocalypse pour Chloé Delaume, "auteur, narratrice, héroïne" : rupture avec une vie amoureuse qu'elle juge conventionnelle et fin aussi d'un itinéraire narratif : tel est le programme de cet opus. Ce livre, elle l'écrit donc pour en finir avec le modèle qu'elle est devenue, pour tuer l'icône des lettres qu'elle n'a jamais voulu être. On comprend alors qu'elle assigne à l'autofiction un rôle politique, celui de dire l'unicité d'un parcours individuel face au monde. C'est pour cette raison qu'elle a toujours refusé le récit romanesque, machine à identification, forme d'un collectif écrasant, écœurant. Parfois drôle, inventive dans l'écriture, l'auteur en finit bien avec elle même.

Edition 2012

Meurisse, Catherine

Sarbacane

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Le pont des arts

Après un opus très réussi sur la vie de nos grands écrivains, C. Meurisse poursuit son exploration de la littérature en bulles, cette fois dans un dialogue avec les maîtres de la peinture. Cette inspiration réciproque de la plume et du pinceau est rendue avec érudition et légèreté, un humour et des trouvailles tout à fait irrésistibles. On sent surtout l'espièglerie et tout le plaisir que la dessinatrice a eu à reproduire des toiles parmi les plus célèbres de l'histoire de l'art, un plaisir communiqué au lecteur initié des arts comme au novice qui souhaiterait par ce biais, moins sévère qu'un manuel, comprendre le contexte et les conditions d'émergence, comme on dit sérieusement, des grandes œuvres du XIX siècle. « Le pont des arts » devrait rencontrer un public bien au-delà des cercles bdphiles !

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

La physique des catastrophes

La physique des catastrophes raconte la vie de Bleue van Meer, écrite par elle-même. Cette fille unique et orpheline d’une mère fascinée par les papillons vit en symbiose quasi parfaite avec son père dans un monde façonné et protégé par les citations livresques. Le bel équilibre se fissure quand elle entre au sein d’un petit groupe de lycéens brillants et en marge, réunis autour d’une femme bien mystérieuse, Hannah Schneider. Le tour de force de la physique des catastrophes est de raconter la fin du temps de l’innocence en conservant de bout en bout une drôlerie très imaginative. Cet humour qui, à l’adolescence, donne le ton de la crânerie désinvolte résonne à la fin du livre avec plus de gravité et serait sans doute davantage le signe de la distance prise à l’égard de la vie et de ceux qu’elle avait cru connaître.