L'intelligence, Traité des sciences cognitives
EAN13
9782746227484
Éditeur
Hermès science publications
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'intelligence

Traité des sciences cognitives

Hermès science publications

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L'histoire de la notion d'intelligence révèle un paradoxe. Cette notion est
remise en question et on s'interroge sur son utilité, mais elle résiste
étonnamment. Elle est critiquée de deux points de vue relativement
contradictoires. D'un côté, c'est une notion considérée comme trop générale
par les tenants de l'approche analytique, notamment en psychologie cognitive,
qui cherche à décomposer les processus jusqu'au niveau le plus élémentaire et
le plus souvent en développant une approche modulariste. De l'autre, c'est une
notion considérée comme trop étroite dans la mesure où elle concerne surtout
l'intelligence académique, qui est un relativement bon prédicteur de la
réussite scolaire mais non d'autres formes d'adaptation comme l'intelligence
sociale ou l'intelligence collective. Malgré ces critiques la notion résiste
et ne s'est pas laissée dissoudre. Quand on parle d'évaluation des compétences
ou d'analyse des déficits, par exemple, il ne suffit pas de considérer des
compétences ou des déficits spécifiques pour prévoir le degré d'adaptabilité
comportementale et répondre à la demande sociale dans un monde où les
situations d'apprentissage et de travail présentent de plus en plus de
variabilité. Cela tient à ce que la notion d'intelligence est liée à deux
caractéristiques : d'une part la plasticité et les capacités de transfert
requises par la variabilité des situations et, d'autre part, la complexité des
tâches et des situations et le haut niveau d'intégration des activités
requises pour faire face à leurs exigences. Complexité et variabilité sont
très vraisemblablement liées, il s'agit de comprendre comment. Pour cela il
faut analyser de près les différentes approches de l'intelligence, qui sont
très largement pluridisciplinaires et se demander pourquoi l'approche
scientifique n'a pu vraiment cerner cette notion. Il se peut que ce soit un
mirage et simplement le produit culturel d'une époque, c'est ce que beaucoup
de scientifiques tendent à penser actuellement. Il se peut aussi que l'on
n'ait pas trouvé les bons outils méthodologiques pour appréhender le type de
phénomène que recouvre cette notion. On a dit que l'intelligence se
caractérise par la flexibilité du comportement (la variabilité des moyens mis
en oeuvre pour résoudre une tâche) et le haut niveau d'intégration des
comportements requis par la complexité des situations à traiter. Or,
l'orientation constante de la recherche expérimentale depuis ces trente
dernières années a été de diminuer la complexité des situations pour réduire
la variabilité, ce qui assure un meilleur contrôle et permet de diminuer la
lourdeur du travail expérimental engendré par des techniques de plus en plus
sophistiquées. D'où la centration sur des comportements élémentaires, la
limitation des tâches et le désintérêt pour l'étude du transfert. La question
mérite d'être posée de l'adéquation des méthodes à l'objet, quand on parle
d'intelligence.
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