Du domaine des murmures, roman

Carole Martinez

Gallimard

  • Conseillé par (Libraire)
    26 octobre 2012

    Sublime

    C'est avec un grand bonheur que j'ai découvert le nouveau roman de Carole Martinez. D'abord impatiente, puis très curieuse, j'ai dévoré cette fable moyenageuse avec délice.
    Avec un grand talent, Carole Martinez nous conte l'histoire de cette jeune femme qui choisit de s'offrir à Dieu plutôt que d'épouser l'homme choisi par son père.
    Un régal!


  • Conseillé par
    15 novembre 2012

    En 1187, Esclarmonde est la fille du seigneur du domaine des Murmures. Son père l'a promise à Lothaire qui, s'il n'a pas les qualités du mari idéal (coureur de jupon et violeur à l'occasion), a du moins l'avantage d'être un bon parti. Mais le jour des noces, l'adolescente se rebelle et fait un coup d'éclat. Devant l'autel, elle refuse de prononcer le "oui" traditionnel, au lieu de cela ,elle se coupe une oreille et déclare vouloir consacrer sa vie à Dieu. Fou de rage, son père accède tout de même à sa demande et lui fait construire une minuscule cellule, tout contre la chapelle du château. Recluse volontaire, Esclarmonde n'a plus désormais pour horizon que les murs de cellule et pour seul lien avec l'extérieur, une petite fenêtre à barreaux. Ce qu'elle ignore, c'est qu'elle n'est pas entrée seule dans son tombeau de pierre...

    Le XIIème siècle, une jeune mystique emmurée vivante, Dieu, la foi et les prières, voilà a priori des sujets qui me rebutaient mais j'ai fait confiance à l'auteure qui m'avait enchantée avec Le coeur cousu. Et j'ai bien fait! Encore une fois, Carole MARTINEZ a trempé a plume dans un philtre magique pour réussir un petit bijou. La pureté de son écriture, ses mots choisis avec soin, sa poésie font de ce livre un merveilleux moment de lecture. En s'enfermant, Esclarmonde se libère de la tyrannie des hommes et réussit à imposer sa volonté plus sûrement que si elle était libre de ses mouvements. Certes son corps est entravé par les murs mais son esprit est libre de voyager. Elle suit ainsi les pèlerins sur la route de Compostelle, son père parti en croisade, les gens auxquels elle tient, dans leur vie quotidienne.
    Entre rêve et réalité, ce conte est le récit souvent cruel d'un Moyen-âge violent : brutalité envers les femmes, foi aveugle en Dieu, toute puissance des nobles. Mais c'est aussi un hymne à l'amour, que ce soit celui qui unit un homme et une femme, un père et sa fille, une mère et son fils, ou celui qu'on porte à Dieu.
    Doux et cruel, poétique et sensuel, le roman d'Esclarmonde est de ceux dont on garde longtemps une trace en soi.


  • Conseillé par (Libraire)
    10 mai 2012

    Choix et non-choix ...

    Qu'il est difficile de partager un commentaire sur ce livre dont la lecture vous happe !

    Difficile parce que le sujet du choix de la réclusion vers l'isolement total, même au 12ème siècle, est déjà énigmatique au lecteur mais difficile aussi car la narratrice va vivre à contre-sens de ce choix assez rapidement : que faire si on ne peut plus revenir en arrière ? Que penser de ces choix qui nous déterminent un instant mais qui nous "ensevelissent" à d'autres ?

    Le roman est d'une lecture véritablement captivante malgré la rudesse du fond - condition de la femme au 12ème siècle- tant on saisit l'obscurité du point de non-retour ?

    Ce n'est pas non plus qu'une histoire d'amour maternel ni une énième histoire sur les retraites : la plume de Carole Martinez donne de l'éclat à ce personnage volontairement "emmurée", sans mysticisme.

    Prix Goncourt des lycéens, ce roman reste inhabituel sur le sujet mais remarquable quant au résultat lorsque vous fermerez la dernière page ...


  • Conseillé par
    23 avril 2012

    Magnifique!!!!

    Une qualité d'écriture exceptionnelle pour un roman qui se dévore du début à la fin.
    A priori, en lisant la quatrième de couverture, ce roman ne semblait pas être fait pour moi car on pouvait s'attendre à un long monologue. Mais loin de là.
    En effet, Esclarmonde, l'héroïne, est une jeune fille de 16 ans, rebelle, qui au mépris de la volonté de son père, renonce à l'amour des hommes pour se consacrer à Dieu.
    Mais si cette jeune damoiselle est enfermée et ne peut sortir, pour autant il se passe plein d'évènements qui viennent pimenter sa vie de recluse.
    Certes l'histoire se passe en 1187 mais Esclarmonde possède tous les traits de caractère des jeunes filles modernes.
    Le tout servi par un style fluide et hautement poétique qui font de la lecture de roman un pur moment de bonheur.
    Bref, un pur chef d'oeuvre littéraire. Ne pas le lire serait pécher!!!!


  • Conseillé par
    21 août 2011

    1187, Esclarmonde, jeune fille âgée de quinze ans refuse le mariage. Le jour de la cérémonie, elle se coupe une oreille et déclare vouloir offrir sa vie à Dieu. Une chapelle est spécialement sur le domaine des Murmures sur ordre de son père. Ce dernier renie sa fille, Dieu lui a déjà pris un fils. Esclarmonde vit dans une minuscule cellule attenante à la chapelle où la seule ouverture sur le monde est une fenestrelle pourvue de barreaux. Un endroit sommaire pour prier, pour être au plus près de Dieu.

    Après le cœur cousu que j’avais adoré, j’étais très impatiente de découvrir le nouveau roman de Carole Martinez. Et voilà, captivée par l’histoire, je me suis couchée tard (très tard) car une fois commencé, j’ai vraiment eu du mal à lâcher ce livre ! Carole Martinez nous transporte auprès d’Esclarmonde, cette jeune fille dont la foi est profonde, inébranlable. Elle qui refuse le mariage va à l’encontre de son père. Avec détermination, elle préfère passer le restant de ses jours enfermée et dire adieu a toute autre vie. Elle s’offre à Dieu, prie du matin au soir. Mais, si Dieu était au centre de son esprit, des évènements vont changer ses préoccupations spirituelles. Esclarmonde sera en proie aux doutes, tiraillée faisant de sa cellule son tombeau. Je n’en dis pas plus !!!!
    Je vous laisse découvrir l’histoire de cette jeune fille et de cette époque, où foi et mysticité étaient amalgamées.

    Il s’agit d’un roman magnifique, profond et intense ! Dans ce récit narré par Esclarmonde, Carole Martinez excelle sur les thèmes de la liberté et de la condition des femmes. L’écriture est riche, toute en finesse et poétique, une écriture qui fait appel à tous les sens.

    J’ai été captivée, j’ai vibré… du pur bonheur !!!!!