Lettres de jeunesse

Dès les premières lettres de sa correspondance avec ses parents et son ami Gonon, en 1911, Paul-Eugène Grindel apparaît en plein éveil artistique, littéraire et amoureux : chez lui, le désir de découverte et de lecture semble intarissable. Plein de vie et d'allant, plein de certitudes aussi, le jeune homme se trouve précipité en 1914 dans la Grande Guerre alors même qu'il signe pour la première fois de son futur nom de plume. Dans ses lettres, le conflit apparaît au travers des mesures de survie qu'il impose, mais plus encore dans l'affirmation précoce des choix personnels et politiques du poète ? comme son mariage avec Gala et ses premiers textes antimilitaristes. Au retour de la paix, Éluard a déjà rencontré ceux qui deviendront ses amis et compagnons de route : Jean Paulhan, Max Ernst, Louis Aragon, André Breton ou Tristan Tzara. À Paris, en 1920, le mouvement Dada proclame qu'« il a l'art de trente-trois nations à mépriser »... Un volume enrichi d'un solide appareil critique qui plonge les lecteurs d'Éluard aux racines mêmes de son oeuvre.