Le Peuple de la Forêt, Nomadisme ouvrier et identités dans la France du Centre-Ouest aux Temps modernes
EAN13
9782753525412
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Peuple de la Forêt

Nomadisme ouvrier et identités dans la France du Centre-Ouest aux Temps modernes

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Livre numérique

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L'historien de l'Ancien Régime est comparable aux pionniers de la photographie
: il peine à saisir le mouvement. Les sources dont il dispose sous forme de
séries les plus complètes (aveux et dénombrements, minutes notariales)
privilégient les tenanciers, les propriétaires, les sédentaires. Si les flux
et reflux des migrations saisonnières – les « remues d'hommes » – ont pu
progressivement être reconstituées, il reste aujourd'hui très difficile de
percevoir les circulations volatiles, diffuses et non répétées, pourtant tout
aussi fréquentes. Le « peuple de la forêt », celui des bûcherons, charbonniers
ou fendeurs, travaillant au gré des chantiers d'abattage, appartient à ces
populations nomades qui sillonnent les routes de France aux XVIIe et XVIIIe
siècles. Ils ne sont connus que par le prisme de l'histoire de la
sylviculture, celle du droit forestier aussi, et de ces conflits, avec le
pouvoir ou avec le monde paysan, qui établissent leur réputation de
turbulence. Même les ouvrages plus spécifiquement consacrés au travail des
taillis et des futaies laissent d'eux une vision partielle et inachevée : les
cognées résonnent, les arbres tombes, les meules cuisent sans que les hôtes
des bois soient l'objet d'un portrait social étoffé. Les techniques sont
décrites, guère le manoeuvre... Ce livre a pour ambition de chercher à combler
cette lacune historiographique en partant de l'exemple des forestiers qui ont
traversé le Poitou et le Berry. Grâce à la minutieuse reconstitution des
trajets individuels et familiaux, fondée sur les registres paroissiaux d'une
quinzaine de départements du Centre Ouest français, un milieu professionnel
sort des ombrages avec ses solidarités, son mode de vie, son insertion dans la
société du finage qui ne sont pas toujours conformes à l'image convenue des
rapports d'administrateurs. Une France des routes et des marges, nomade et
oubliée, apparaît ici. Sa confrontation avec l'autre France, celle plus stable
et bien connue des bourgs et des terroirs, nous offre l'occasion
supplémentaire d'un regard, d'ensemble mais « périphérique », sur les
mécanismes et les fondements de la société d'Ancien Régime. Né en 1967,
Sébastien Jahan est maître de conférences en histoire moderne à l'Université
de Poitiers. Spécialisé dans l'histoire de la parenté et l'étude des
phénomènes migratoires, il poursuit actuellement ses recherches sur les
ouvriers itinérants à l'Institut Universitaire Européen de Florence (bourse
Jean Monnet). Né en 1961, Emmanuel Dion est professeur en classes
préparatoires (Chartes) au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. A travers
ses recherches sur les officiers de justice d'Ancien Régime et la notabilité
du Premier Empire, il étudie les évolutions de la société traditionnelle en
Poitou.
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