La Question Finkler, roman

Howard Jacobson

Calmann-Lévy

  • Conseillé par
    16 novembre 2011

    Une vraie réflexion sur le judaïsme

    Ce roman est une réflexion approfondie sur le judaïsme à travers l'amitié de trois hommes. Libor est un vieil homme qui vient de perdre la femme qui l'a accompagné tout au long de sa vie. Finkler est aussi veuf mais il fut toute sa vie infidèle. Quant à Treslove, c'est le seul goy et il est fortement attiré par la culture de ses amis sans forcément l'admettre au début. Contrairement aux autres, il n'a jamais été marié bien qu'il ait deux enfants. En fait, il n'a jamais su garder une femme près de lui.

    Voici un roman truffé d'idées sur les juifs, ce qu'ils sont, la menace qu'ils représentent pour certains. Bien que détestable, Finkler est un personnage intéressant car il a honte de la politique d'Israël et ne veut pas voir que l'antisémitisme revient. ce roman est empreint de tristesse mais on sourit souvent.


  • Conseillé par
    15 novembre 2011

    Vainqueur du fameux « Man Booker Prize » de 2010, « La question Finkler » est un roman intelligent, doté d’un humour grinçant, qui nous offre un nouveau regard sur le peuple juif, avec ses coutumes et ses lubies, son passé tragique, le tout porté par une écriture moderne et alerte qui fait mouche.
    A commencer par le ton gentiment ironique et hautement tragique avec lequel Treslove, personnage central de l’histoire, nous narre sa vie et ses déboires. Celui-ci se complait dans son malheur et ne rêve que de destinées gâchées et d’amours malheureuses ! Il est tellement pathétique qu’il en est drôle, et le lecteur le suit très vite avec entrain. Au détour d’un malheureuse rencontre, Treslove qui se vautre littéralement dans l’auto-analyse, décide qu’il est juif, ou plutôt qu’il est un « Finkler », car c’est ainsi qu’il nomme tout homme juif (en l’honneur de son éternel rival, Samuel Finkler).

    A partir de là, l’auteur nous emmène dans les « coulisses » (si je puis dire) du peuple juif, en nous présentant les fêtes et commémorations, en soulevant la question du sentiment de culpabilité du peuple juif, et en revenant sur tout un pan de l’histoire de ce peuple, les atrocités, l’antisémitisme, Israël, etc. Un roman en tous points passionnant, car il soulève des questions culturelles et historiques qui nous interpellent, l’auteur réussissant à y insuffler une bonne dose d’humour pince-sans-rire qui rend cette lecture prenante, voire surprenante.
    L’autre point fort de ce roman, c’est la richesse des thèmes abordés. Il y a bien sûr le côté historique, politique et religieux du judaïsme qui reste au cœur de ce roman, mais il est aussi question du deuil, avec la mort des épouses de Finkler et Libor, les deux hommes vivant leur deuil chacun à leur manière (sans compter Treslove qui s’approprie ses deuils comme s’ils étaient les siens…). Dans une moindre mesure, Howard Jacobson soulève également la question de la paternité, la quête de l’âme sœur (personnifié par Libor et Malkie), la crise identitaire (Treslove ressemblant à tout le monde et à personne), la haine de la BBC ! (oui, je sais, ça fait sourire, mais Treslove s’acharne vraiment envers celle-ci tout au long du livre !) Bref, le roman fourmille de bonnes idées que l’auteur réussit à agencer avec perspicacité et drôlerie. Entre deux réflexions, Jacobson nous étonne et nous amuse, « La question Finkler » se révélant comme un roman soigné et maitrisé tel que l’on aimerait en voir plus souvent. Son prix « Man Booker Prize 2010 » étant plus qu’amplement mérité ! A découvrir de toute urgence !


  • Conseillé par
    3 octobre 2011

    Howard Jacobson est devenu sans le savoir l’un de mes auteurs chouchous avec ce livre. Il est désormais inscrit sur ma liste précieuse (liste , je vous rassure, convoitée par personne). La question finkler ne m’a pas quittée pendant quelques jours. Un vrai bonheur de lecture, car ce livre est irrésistible intelligent, subtil et drôle ! Appelons un chat par un chat, La question finkler est la question juive. Après une soirée passée avec ses deux amis, Julian a été agressé dans les rues de Londres par une femme et selon lui pris pour un juif. Il aimerait savoir pourquoi ses deux amis Sam Finkler et Libor Sevcik semblent si différents (et toujours en mieux que lui ) par leur judaïté. Julian et Sam, la cinquantaine passée, se connaissent depuis l'enfance et Libor, quatre vingt et quelques années, est leur ancien professeur. Libor a du mal à surmonter la mort de son épouse à qui il vouait un amour incommensurable. Sam, veuf également depuis peu est beaucoup moins affecté. Julian a toujours quitté ses compagnes ou inversement. Si Sam est une ancienne figure médiatique de petit écran, auteur de livres à thèmes philosophiques, Julian a officié à la BBC et travaille en tant que sosie. A travers ces trois personnages aux caractères différents, Howard Jacobson excelle tout simplement!

    Usant d’un humour décapant, cynique ou complètement hilarant ( j’ai relu des phrases rien que pour la subtilité ou le loufoque ), l’auteur nous amène bien plus qu’à travailler nos zygomatiques. Avec intelligence, les réflexions sur la question qu'est ce qu'être juif sont posées. Une question qui englobe beaucoup de thématiques : l’acceptation ou non de son identité, la culture, la religion et l’antisémitisme.
    Si on rigole beaucoup, on grince également des dents.
    Et une fois terminée, cette lecture continue à nous trotter en tête...

    Un livre irrésistible, impeccablement mené sur toute la ligne ! S'en priver serait vraiment dommage !